• La déesse de l'écranNul doute que cette ambiance peu chaleureuse n'aide pas Marilyn à se sentir à l'aise sur le plateau. D'autant qu'elle sent bien que le réalisateur n'a pas grande estime pour elle, lui qui l'a engagée en jugeant que « le côté surdéveloppé de cette gamine devrait être assez drôle ». Ce qu'elle ignore, c'est que ce vétéran d'Hollywood, qui a vu défiler tant d'actrices, s'avère malgré tout bluffé par sa photogénie, comme il en conviendra plus tard : « Marilyn est arrivée devant la caméra, et la caméra l'a aimée. Tout d'un coup, c'était un pur symbole sexuel. » De son côté, Cary Grant ne témoigne pas non plus beaucoup d'intérêt envers sa jeune partenaire : « Je n'imaginais pas qu'elle allait devenir une grande vedette. Si elle avait quelque chose de différent des autres actrices, ce n'était pas apparent à l'époque. Elle semblait très timide et tranquille. Il y avait quelque chose de triste en elle. » Comme sur ses tournages précédents, Marilyn préfèrent de toute façon s'isoler du reste de l'équipe, à l'exception du costumier William Travilla, qu'elle retrouve avec plaisir. Entre les prises, Marilyn répète son rôle avec ferveur, même si le nombre de ses répliques dans le film reste limité. En fait, elle a une angoisse terrible à l'idée de décevoir les autres - cette angoisse qui, même au faîte de sa gloire, ne la quittera jamais…


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  • La déesse de l'écranTout au long de son enfance, l'unique source de joie de la petite Norma Jean fut la séance de cinéma du samedi après-midi. Devenue Marilyn Monroe, la star se souviendra de cet émerveillement : «Je m'asseyais au premier rang et rêvais au bonheur d'être une actrice. Mais je ne me rendais pas vraiment compte. Bon ou mauvais, cela n'avait pas d'importance, j'étais heureuse, aussi longtemps que cela bougeait sur l'écran...» À l'époque, l'actrice favorite de Marilyn est Jean Harlow, la blonde platine dont la meilleure amie de sa mère lui assure qu'elle prendra un jour la relève. Mais au cours des années 30, le cinéma hollywoodien est également dominé par un couple mythique, Fred Astaire et Ginger Rogers, qui porte la comédie musicale à son zénith. Et c'est aussi l'époque où un jeune premier du nom de Cary Grant se met à faire tourner la tête des plus belles vedettes... Nul doute qu'en se voyant offrir un véritable rôle face à Cary Grant et Ginger Rogers, héros de son enfance, la jeune Marilyn a réalisé avec Chérie, je me sens rajeunir l'un de ses plus beaux rêves.

    Quinze ans après le triomphe de L'impossible Monsieur Bébé, Howard Hawks et Cary Grant renouent avec le ton résolument décalé de la screwball comedy. Mais le film fera également date pour avoir enfin révélé au grand public une certaine Marilyn Monroe... Au début des années 50, le code de censure en vigueur à Hollywood était tellement sévère qu'un scénario aussi sulfureux que celui de Chérie, je me sens rajeunir pouvait s'attirer des ennuis. En l'occurrence, une injonction à en supprimer les réparties les plus suggestives, art dans lequel Howard Hawks était passé maître. C'est donc un script nettement édulcoré que le réalisateur commence à tourner le 5 mars 1952 au sein des studios de la Fox. Pour Marilyn, ce projet constitue en tout cas une aubaine : certes, il s'agit d'un énième rôle de secrétaire écervelée, mais la voilé qui partage l'affiche avec deux monstres sacrés. Cary Grant et Ginger Rogers. Un casting de rêve, qui ne fait pourtant pas rêver Howard Hawks : car s'il est ravi de retrouver pour la cinquième fois son vieux complices de La dame du vendredi et Allez coucher ailleurs, il n'en va pas de même pour sa partenaire. Le réalisateur souhaitait en effet confier le rôle à une jeune actrice, idéalement Ava Gardner. Mais, en partie parce que Cary Grant répugne à être marié à l'écran avec une femme nettement plus jeune que lui, le studio impose finalement Ginger Rogers, alors âgée de 41 ans. Dépité, Hawks ne se privera pas de se venger en se montrant infernal envers la pauvre comédienne pendant tout le tournage…


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  • La déesse de l'écranSous contrat avec la Fox. Film en noir et blanc de Richard Sale avec Claudette Colbert, Zachary Scott, Barbara Bates, Robert Wagner…

    Dans la frénésie du studio à faire apparaître sa nouvelle bombe sexuelle dans le plus de productions possible, Marilyn joua le rôle de Joyce Mannering. Un bout d’essai fut réalisé le 14 juin 1951, pour lequel elle devait jouer une scène d’amour avec Robert Wagner. Mais il s’agissait plutôt de tester le jeune acteur que de voir ce qu’elle valait. Tourné en juillet 1951, ce film, qui se voulait une comédie légère, se révéla une farce inconsistante malgré des acteurs confirmés. Le personnage qu’interprétait Marilyn avait été rajouté par le scénariste I.A.L. Diamond au scénario original et comportait des références biographiques de l’actrice. Elle campait le rôle d’une belle jeune femme, ancienne miss d’un concours de beauté qui fait la chasse aux milliardaires. Mais ses apparitions étaient surtout prétexte à mettre en évidence sa plastique et à lui faire porter des maillots de bain ou des robes au décolleté vertigineux. Elle n’apparaissait que quelques minutes mais les critiques remarquèrent que son rôle apportait les seuls moments de légèreté au film. Durant le tournage, Marilyn arrivait constamment en retard, ce qui excéda le réalisateur qui exigea d’elle des excuses. Sortie du film en novembre 1951.


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