• L'amitié

    L'amitié« Quelquefois je pense que les seules personnes qui restent avec moi et m’écoutent sont celles que je paie. Et cela me rend triste. Pourquoi ne suis-je pas tout le temps entourée d’amis, des amis qui n’attendent rien de moi ? » déclara un jour Marilyn qui souffrait d’avoir à rechercher auprès des gens qui lui étaient professionnellement proches et qu'elle payait du réconfort : coiffeurs, masseurs, attachés de presse ou secrétaires…
    On a souvent dit que la grande erreur de Marilyn fut de se tromper d’entourage. Après une enfance instable pendant laquelle avaient défilé un certain nombre d’images parentales présentes un jour, absentes le lendemain, l’idée de mettre sa confiance en quiconque lui paraissait une entreprise comportant un certain nombre de risques. Toute sa vie, Marilyn sembla confondre amitié et amour ; c’est certainement pourquoi elle ne sut s’entourer d’amis sincères et dévoués. Ainsi, rares furent ceux qui purent se prévaloir de ce titre, ô combien difficile tant les exigences de Marilyn étaient importantes. Durant son adolescence, elle eut peu d’amies car toutes voyaient dans sa beauté et son ingénuité une compétition perdue d’avance. Leur jalousie se manifestait souvent par un simple rejet. Alors elle se tourna vers des femmes plus âgées Anne Kareger ou Xenia Tchekhov, qui ne la considéraient pas comme une rivale sexuelle.
    Au début de sa carrière, Marilyn ne s’entourait que de personnes qui pouvaient l’aider professionnellement - directeurs de studios, hommes fortunés, agents… - sans que l’on puisse parler d’eux en terme d’amis. Le temps d’un tournage ou de cours d’art dramatique, elle noua cependant des amitiés aussi nombreuses qu’éphémères avec des acteurs : Alex d’Arcy, David Wayne, Robert Mitchum, Jane Russel, Wally Cox, Dean Martin, Frankie Vaughan, Marlon Brando, Eli Wallach, Montgomery Clift entre autres…. Elle trouva les amis les plus fidèles qui survécurent à toute sa carrière parmi les photographes, les écrivains et les journalistes tels que Sydney Skolsky, Eve Arnold ou Norman Rosten.
    Marilyn était une amie sincère, loyale, dévouée et lorsqu’elle était fâchée, elle le disait et cela s’arrêtait là ; jamais elle ne s’étendait sur ses contrariétés en public ou devant la presse. Bien qu’on ne puisse parler de réelle amitié, elle conserva des relations familiales avec ses belles-familles longtemps après avoir divorcé ; appelant souvent Joe Jr DiMaggio, Isidore Miller et les enfants d’Arthur. Ses relations avec les adultes étaient parfois compliquées mais elle s’entendait particulièrement bien avec les enfants de ses amis, jouant avec eux comme le ferait une grande sœur.
    Se sentant en sécurité auprès d’eux, Marilyn eut de nombreux amis homosexuels : ainsi, elle admirait son ami Truman Capote qui avait osé révéler son orientation sexuelle, elle aimait se retrouver en présence de Montgomery Clift qu’elle voulait protéger et avait une totale confiance en son masseur personnel, Ralph Roberts, qui l’accompagna dans les moments les plus difficiles. Mais son ami le plus cher, le plus proche et le plus sincère fut, sans conteste, Joe Di Maggio. Elle reconnut elle-même que sa plus grande erreur avait été de l’épouser car elle n’aurait jamais pu être la mamma italienne qu’il rêvait qu’elle soit mais qu’il fut son meilleur ami avant et près leur mariage.