• Fatale solitude

    fatale solitudeSuicide, overdose accidentelle, erreur médicale ou assassinat ? Mystère. Mais la sensualité païenne de Marilyn Monroe était déjà entrée dans la légende. Par un mouvement des hanches, par des lèvres entrouvertes et des yeux mi-clos, elle électrisait les pulsions les plus avouées de chaque homme et provoquait un petit levier de rideau sur une sexualité jusqu'alors masquée, offrant son corps, sa bouche, son charme à un public avide d'émotions, de frissons et de rêves. La douceur des gestes, la tendresse des regards atténuaient l'agressivité d'un don charnel, choquant et charmant à la fois ; elle multipliait une image répondant à chaque appel muet dans une harmonie ensorceleuse. Elle envoyait dans un soupir, dans un éclat de rire, un souffle de naturel, de liberté et de fraîcheur, éclipsant doucement la déesse inaccessible, érotisant l’ingénue enfantine. Tout d’ombre et de lumière, ce qu’il nous reste de cette femme à la vie personnelle et amoureuse mouvementée est un subtil mélange de mystérieux et d’expliqué, d’inconnu et de connu, d’intime et de médiatisé, voire surmédiatisé. Son visage et son corps nous sont familiers grâce à une trentaine de films et à des milliers de photos, dont certaines toujours inconnues du public, mais son âme et son histoire - sa mort, aujourd’hui encore non véritablement élucidée, comme son enfance, entre une mère malade et un père démissionnaire et inconnu - nourrissent un mythe sans cesse renouvelé. Les dernières images des rushes de son dernier film demeuré inachevé sont autant éblouissantes que bouleversantes : Marilyn y apparaît dans toute la gloire d’une féminité radieuse, tout en grâce enfantine, en charme impudique et en irrésistible séduction, justifiant pour l’éternité ce propos de l’écrivain Norman Mailer : « Elle était une corne d’abondance. Elle engendrait des rêves de miel. » Et pourtant, un goût amer accompagnera à jamais ces rêves. Norman Mailer dira encore de la plus grande star du firmament hollywoodien : « Elle était ambiguë. Elle était l’ange du sexe, mais son angélisme résidait dans son détachement. Car elle était séparée de ce qu’elle offrait. » Cette séparation fut sans doute le drame de toute son existence.


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