• Liaisons dangereusesMalade, Marilyn accumule les retards et les absences, et elle parvient de plus en plus difficilement à s’extraire de ses interminables séances de maquillage et d’habillage. George Cukor, qui fait ce film sans conviction, se montre fort peu accommodant. Le conflit entre l’actrice et la Fox s’intensifie, et le jeune producteur Henry Weinstein, dépassé par les événements, ne parvient pas à faire démarrer vraiment le film, malgré sa gentillesse et sa compréhension. Les séquences que Marilyn réussit à tourner ont beau être magnifiques, les plus belles même, peut-être, de toute sa carrière, elle est finalement licenciée. Le coup est d’autant plus dur qu’elle vit au même moment la passion la plus folle de toute son existence. Elle est alors la maîtresse du président des États-Unis, John F. Kennedy. Elle s’est même naïvement imaginé qu’elle pourrait devenir un jour son épouse. Et, le 19 mai 1962, elle est venue à Madison Square Garden chanter Happy Birthday to you à l’occasion d’un gala d’anniversaire organisé par les amis du président. Mais elle réalisera trop tard qu’elle n’était qu’une poupée de luxe pour celui qui n’hésitera pas à la sacrifier lorsque le clan Kennedy décidera que la plaisanterie a assez duré. C’est le propre frère du président, le ministre de la Justice, Robert Kennedy, qui se chargera de la rupture. De multiples témoignages peuvent laisser à penser qu’il n’est pas non plus resté insensible à ses charmes… Robert Kennedy a-t-il été le dernier amant de Marilyn ? Sans doute, si l’on en croit la plupart de ses biographes.


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  • Quelque chose doit craquerLe 4 août 1962, comme elle le faisait après chaque séance de pose depuis plusieurs années, elle rendait son avis sur son ultime série de photos, avec Allan Grant pour le célèbre magazine américain Life. Elle vient de trouver un nouvel arrangement avec la Fox et qu’elle est sur le point de reprendre le tournage de Something got to give, cette fois sous la direction de Jean Negulesco, mais cela ne suffira pas à compenser le naufrage de sa vie privée. Parce qu’elle cherchait un père et qu’elle aurait voulu être mère, Marilyn a tout donné. Mais elle n’a rien reçu. Alors, pour cet ange du sexe, la vie fut un enfer. Inquiète, indisciplinée, celle qui d’une façon magistrale sait insuffler un trouble érotique à tout ce qu’elle entreprend s’enferme chez elle et cherche vainement à joindre Robert Kennedy. On ne la reverra plus, sinon ce 5 août 1962, où on la découvrira morte dans sa chambre, victime d’un empoisonnement aux barbituriques selon le communiqué (d’ailleurs très tardif) du médecin légiste de Los Angeles. La thèse du suicide se trouvera ainsi officiellement accréditée. Elle ne satisfera pas tout le monde et de nombreux journalistes croiront alors reconnaître dans la mort de Marilyn la main de la Mafia ou de la CIA. Joe Di Maggio, quant à lui, s’était fait une opinion très arrêtée sur la responsabilité morale des Kennedy mais surtout du tout Hollywood : aucun membre du « clan » et aucune star ne furent admis aux funérailles de celle qu’il n’avait jamais cessé d’aimer et dont il voulut qu’elle fût ensevelie dans la plus stricte intimité, au cimetière de Westwood Memorial Park.


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  • fatale solitudeSuicide, overdose accidentelle, erreur médicale ou assassinat ? Mystère. Mais la sensualité païenne de Marilyn Monroe était déjà entrée dans la légende. Par un mouvement des hanches, par des lèvres entrouvertes et des yeux mi-clos, elle électrisait les pulsions les plus avouées de chaque homme et provoquait un petit levier de rideau sur une sexualité jusqu'alors masquée, offrant son corps, sa bouche, son charme à un public avide d'émotions, de frissons et de rêves. La douceur des gestes, la tendresse des regards atténuaient l'agressivité d'un don charnel, choquant et charmant à la fois ; elle multipliait une image répondant à chaque appel muet dans une harmonie ensorceleuse. Elle envoyait dans un soupir, dans un éclat de rire, un souffle de naturel, de liberté et de fraîcheur, éclipsant doucement la déesse inaccessible, érotisant l’ingénue enfantine. Tout d’ombre et de lumière, ce qu’il nous reste de cette femme à la vie personnelle et amoureuse mouvementée est un subtil mélange de mystérieux et d’expliqué, d’inconnu et de connu, d’intime et de médiatisé, voire surmédiatisé. Son visage et son corps nous sont familiers grâce à une trentaine de films et à des milliers de photos, dont certaines toujours inconnues du public, mais son âme et son histoire - sa mort, aujourd’hui encore non véritablement élucidée, comme son enfance, entre une mère malade et un père démissionnaire et inconnu - nourrissent un mythe sans cesse renouvelé. Les dernières images des rushes de son dernier film demeuré inachevé sont autant éblouissantes que bouleversantes : Marilyn y apparaît dans toute la gloire d’une féminité radieuse, tout en grâce enfantine, en charme impudique et en irrésistible séduction, justifiant pour l’éternité ce propos de l’écrivain Norman Mailer : « Elle était une corne d’abondance. Elle engendrait des rêves de miel. » Et pourtant, un goût amer accompagnera à jamais ces rêves. Norman Mailer dira encore de la plus grande star du firmament hollywoodien : « Elle était ambiguë. Elle était l’ange du sexe, mais son angélisme résidait dans son détachement. Car elle était séparée de ce qu’elle offrait. » Cette séparation fut sans doute le drame de toute son existence.


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