• La fougue et le rythme

    la fougue et le rythmeSa sensualité rayonnante éclate dans la comédie musicale Les Hommes préfèrent les blondes sous la conduite d’un autre grand d’Hollywood, Howard Hawks, qui a tiré une adaptation filmée de la célèbre pièce de Joseph Fields et Anita Loos. C’est le dix-neuvième film de l’actrice mais le troisième films en tête d’affiche qu’elle partage avec Jane Russell (sous contrat avec la RKO). Contrairement à ce que tout le monde craignait, les deux femmes s’entendent très bien et deviennent même complices, donnant au film tout son tempo et une pêche d’enfer. Elles travaillent en équipe et se complètent à merveille. Le nombre de morceaux de bravoure et de bons mots est ahurissant. Tout le monde se souvient de cette phrase de Monroe : « Ce n’est pas pour son argent que je veux épouser Gus, mais pour le vôtre », dit-elle au père de ce dernier. Sans compter les chansons, les ondulations et les effets de jambes de ces deux pin-up éclatantes et pétillantes. La fougue et le rythme imposés par Hawks, maître du jeu, fait de ce film l’une des meilleures comédies musicales des années cinquante. Quant à l’actrice, elle atteint définitivement sa légende et laisse l’empreinte de ses mains dans le ciment frais d’Hollywood Boulevard. Puis, confirmant son hissage au rang de star, Comment épouser un millionnaire (Jean Negulesco, 1953) - où elle éclipse Lauren Bacall et Betty Grable par sa si émouvante spontanéité - permet de fixer définitivement son image : visage rieur, front haut, chevelure mi-longue ondulée, vêtements ultra-moulants sur des formes pleines. L’année suivante, le très joli western La Rivière sans retour d’Otto Preminger - où elle a pour partenaire le « rude » Robert Mitchum - exploite encore ses talents de chanteuse. La magie des grands espaces et d'une rencontre, celle de la virilité et de la féminité mêmes, dans un western mélancolique et poétique où le jeu de l’actrice se fait plus exact et sa beauté mûrit vite, devenant un modèle pour les femmes du mondes entier. Pourtant, le tournage de La Rivière sans retour aura été pour Marilyn une épreuve terrible, en raison du climat de tension extrême qu’y faisait régner Otto Preminger - un très grand cinéaste réputé pour son exigence tyrannique et sa dureté -, en raison aussi de la rigueur de conditions de tournage au Canada. Pour la première fois, peut-être, Marilyn montrera les limites de sa résistance physique et nerveuse, et sans doute aussi cette profonde fragilité qu‘elle avait si bien masquée jusqu’alors. Et il aura fallu tout l’amour que lui portait Joe DiMaggio, venu à son secours, pour l’aider à surmonter victorieusement cette épreuve.


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